elif n°1 :
Résistance électronique,
stratégie éditoriale
et cyberféminisme.
Elif propose de suivre les pistes tracées par les créateurs-défricheurs au sein de notre écosystème numérique. elif, sous forme de journées de réflexion et de workshops, souhaite donner le temps de découvrir et comprendre des projets non standards. En installant les conditions d’un dialogue avec les acteurs de cette scène en perpétuelle réinvention, elif tentera d’identifier les continuités, les ruptures, les articulations et les zones de frottement issues de ces productions. Elif est un séminaire et workshop commun organisé par le Tactic Lab de l’École nationale supérieure des beaux arts de Lyon et le Random(lab) de l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne.
Crédits photos : Manuel Schmalstieg
Design dépliant : Maxime Delavet

Mardi 29 mars 2016

ENSBA Lyon (salle de cours 1er étage)

Une journée autour des logiques éditoriales de résistances et leur actualisation contemporaines numériques.

Volatile printing 1


Modérateur de la session : Stéphane Lemercier
10h-10h45
Stéphane Le Mercier
Stéphane Le Mercier est artiste, enseignant à l’École d’art et design Saint-Étienne, doctorant en Art : Pratiques et Poétiques, Université de Haute-Bretagne Rennes 2 sous la direction de Leszek Brogowski.
Stéphane Lemercier
Stéphane Lemercier

11h-11h45
Eric Watier
Éric Watier fait des imprimés : photocopies, livres, affiches, tracts, cartes postales, etc. La forme la plus répandue chez Éric Watier est un « livre mince » de quatre pages. La première page et la quatrième font office de couverture, avec titre, nom, etc., et les deux pages intérieures contiennent soit une image soit un texte. Ces livres sont généralement gratuits. En 2000, les éditions Incertain Sens (Rennes) ont publié L’inventaire des destructions qui présente une centaine d’histoires d’artistes détruisant volontairement leur travail. Donner c’est donner est un autre texte qui rassemble une soixantaine de chroniques évoquant des dons d’œuvres orchestrés par les artistes eux-mêmes. www.ericwatier.info
Eric Watier
Eric Watier

12h-12h30
Questions

L'hybridation comme mécanique éditoriale 2


Modérateur de la session : Jérémie Nuel
14h-14h45
Manuel Schmalstieg
Manuel Schmalstieg opère à la croisée des arts numériques et des cultures open-source. Suite à ses études entre Genève et Cracovie, il établit diverses entités collaboratives dont l'agence N3krozoft Ltd, le collectif de web-performance Æther9, et la maison d'édition post-digitale Greyscale Press. En complément à ces axes expérimentaux, il développe une pratique de designer / développeur web, l'amenant à contribuer à des projets open-source dont WordPress et le Libre Graphics Meeting. Dans ses heures creuses, il anime l'InfoLab de la HEAD Genève, enseigne la programmation web à l'Eracom Lausanne, et donne des workshops dans des écoles d’art et de design. greyscalepress.com
Manuel Schmalstieg
Manuel Schmalstieg

15h-15h30
Loraine Furter (Hybrid Publishing Group)
Le Hybrid Publishing Group travaille sur des projets de publications hybrides (multimédia et multi-supports) dans le domaine de la culture, en utilisant et développant des outils libres et open source. hpg.io
15h30-16h15
Sarah Garcin et Angeline Ostinelli
«L’utopie ça réduit à la cuisson, c’est pourquoi il en faut énormément au départ.» Gébé, L'an 01,1970-74. Sarah Garcin et Angeline Ostinelli font partie de différents groupes de travail engagés dans le design graphique, la recherche et la pédagogie. Leur pratique est variée, elle s'inscrit dans des champs comme le journalisme, l'éducation, le développement d'outils, la performance ou encore l'édition. Au sein du collectif g-u-i, elles ont, par exemple, réalisé une série de dispositifs de documentation en temps réel dans le cadre du projet Degré 48 aux Laboratoires d'Aubervilliers. En expérimentant de nouveaux outils,alliant la programmation et le papier, elles développent des processus d'édition particuliers au service d'un commanditaire ou d'un public. La plus grande partie de leur travail reposent sur l’observation d'un terrain, la mise en place d'un dialogue et d’un outil sur mesure. Le commanditaire, et le public ont un rôle actif dans le processus de travail qui vise l’autonomie vis-à-vis de l'outil et incite à l'auto-production. L'idée est que la publication naisse d'une émulation collective, produite dans un temps donné, permettant de raccourcir la distance entre les contenus et leur diffusion, entre l'auteur et le lecteur, entre le designer et le public. Elles nous proposent une exploration de leur boîte à outils et de leurs procédés de travail à travers la présentation originale de leurs projets. g-u-i.net
G-U-I
Sarah Garcin et Angeline Ostinelli (G.U.I)

17h-17h30
Questions

17h30-19h
Table Ronde «On The Run» (hd.kepler. : Eleni Riga et Florent Frizet)
On the run e​st un projet éditorial, conçu d’une part comme un espace d’évasion et d’indépendance vis-à-​­​­vis du commerce et de l’institutionnalisation de l’art et d’autre part comme un engagement entre les espaces autogérés et les initiatives non­​-commerciales. hdkepler.net présentera sa première publication On the run #1 Online/ Offline, en invitant l’artiste Théo Massoulier et l’anthropologue/commissaire d’exposition Anna Tomzack, représentante du collectif Recto/Verso, autour des sujets suivants : l’ambiguïté des expositions dans l’espace physique, la transformation de l’œuvre d’art et la division de l’être humain entre une vie en ligne et hors ligne. hdkepler.net
On The Run
Théo Massoulier avec Eleni Riga et Florent Frizet (On The Run)

  1. Format réduit, pagination restreinte, impression N/B... Si l’artiste du milieu des années 1960, lié aux aventures du groupe Fluxus ou à celles de l’art conceptuel, revendique ces qualités éditoriales, c’est évidemment pour échapper au cercle bibliophile de l’après-guerre (fruit d’une collaboration entre un peintre et un poète comme valeur humaniste ajoutée) et pour accompagner l’émergence d’une esthétique minimum. Il s’agit aussi pour lui de faciliter la diffusion de ses livres par voie postale ou de main à la main lors d’une performance ou d’une action, cette publicité surdéterminant une économie formelle. D’une certaine manière, la publication Kempens (Terroir en néerlandais) de Jef Geys ainsi que les éditions de Ben Kinmont menées dans le cadre de sa maison d’édition Antinomian Press poursuivent cette tactique : une esthétique légère, un goût du rapprochement, une activation éphémère à destination d’un groupe donné d’individus, lié ou pas au monde de l’art. Ce parti pris joue sur deux tableaux : il autorise la prolongation voire la réactivation de modèles déjà largement repérés — qu’il s’agisse de livres d’artiste ou du fanzine —, il se rapproche de la culture numérique contemporaine et de ses valeurs (la mise en réseau, le partage, l’impression à la demande, etc) produisant une chaîne transhistorique surprenante. À partir de l’étude de documents précis issus de différentes époques, il s’agit de cartographier cette évolution et de mettre en lumière la diffusion comme sculpture sociale.
    Stéphane Le Mercier
  2. Les outils de publication se démultiplient au fur et à mesure des évolutions technologiques, élargissant progressivement les opportunités pour les auteurs et éditeurs de tous bords d’étendre leurs champs d’action. Depuis la production des contenus (écriture réticulaire, prélèvement des textes dans les bases de données, gestion des versions) à la publication (impression à la demande, génération de page web) en passant par la mise en forme (mise en page automatisée, détournement d’outils), la variété des propositions logicielles est mise à disposition et maintenue par les communautés de l’informatique libre. La littérature s’étend progressivement et de façon exponentielle sur ce sujet notamment avec des ouvrages tels que A Hybrid Publishing Toolkit for the Arts de Network Cultures, The Book Liberation Manifesto de Hybrid Publishing consortium ou plus récemment Code-x édité par Bookroom press. Bien que très différents dans leur façon de questionner les propositions éditoriales émergentes, ils convergent tous vers un même objectif : la nécessité de nommer les dispositifs novateurs. En les identifiant, ils témoignent de la volonté de les faire exister en dehors des espaces confinés des ateliers.
    Jérémie Nuel

Mercredi 31 mars 2016

ENSBA Lyon (salle de cours 1er étage)

Une journée autour de la complexité du monde numérique, où le corps, les algorithmes et l'information sont abordés par diverses approches expressives.

Contes numériques 1


Modérateur de la session : David-Olivier Lartigaud
10h-10h45
Performance Gelsea suivie d’une discussion avec Anne Laforêt
Anne Laforêt est chercheure, enseignante, artiste et critique. Elle est docteure en sciences de l'information et de la communication. Ses thématiques de recherche sont principalement la conservation et la documentation des arts numériques, l’anarchronisme, les relations entre analogique et numérique, l'internet, le logiciel libre et les pratiques artistiques collaboratives. Depuis 2011, elle enseigne à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg. sakasama.net
Anne Laforêt
Anne Laforêt avec David-Olivier Lartigaud

11h-11h45
An Mertens
Le néologisme Paramoulipist est une déclaration d’amour pour les paramètres et la pratique oulipienne, inventé par An Mertens, artiste, conteuse et romaniste. A travers des expérimentations elle essaie de comprendre comment les algoritmes et le code transforment la création littéraire. An est une membre active de Constant, un atelier d’arts interdisciplinaire basée à Bruxelles, qui se concentre sur la culture et l’éthique du web, les logiciels et les licences libres et la diversité féministe. Au sein de Constant An a initié Algolit, le groupe de travail www.algolit.net autour de la littérature, du code et le texte; tout comme d’autres projets de recherche qui mènent aux publications digitales et imprimées, des installations, des promenades et des performances. En juin 2011 elle a publié son roman expérimental Tot Later 1.0 - The Author’s Cut’ avec Constant & OSP. A la demande de la maison d’édition De Bezige Bij Antwerpen elle a écrit une nouvelle version du livre qui est apparue en septembre 2013. En ce moment, elle travaille sur un roman d’artiste, suite au projet de recherche Conteurs algorithmiques’ pour lequel elle a obtenu une bourse de recherche du Gouvernement flamand fin 2015.
www.constantvzw.org
lparamoulipist.be
An Mertens
An Mertens

12h-12h30
Questions

Le web, territoire genré 2


Modératrice de la session : Julia Whittaker
14h-14h45
Marie Lechner
Journaliste à Libération où elle observe depuis plus de quinze ans l’art et les cultures numériques. Elle a proposé en 2012 un cycle de conférences à la Gaîté Lyrique (Paris), consacré au folklore du web et réalisé avec Cédric Scandella un Supertalk consacré au « Wi-fi : de l’Antiquité à nos jours ».
Marie Lechner
Marie Lechner

15h-15h45
Loraine Furter
Loraine Furter est une graphiste suisse basée à Bruxelles, spécialisée dans les pratiques éditoriales contemporaines et hybrides (publications papier et numériques). Après avoir été coordinatrice et curatrice de l’édition 2014 du Prix Fernand Baudin, Prix des Plus Beaux Livres à Bruxelles et en Wallonie, Loraine a travaillé en tant que graphiste et chercheuse avec le Hybrid Publishing Consortium au Centre for Digital Cultures à l’Université Leuphana en Allemagne. Elle fait maintenant partie du Hybrid Publishing Group et travaille comme graphiste indépendante et curatrice. lorainefurter.net
Loraine Furter
Loraine Furter

16h-16h30
questions

16h30-18h
Présentation Aniara Rodado et Julia Whittaker
Aniara Rodado est chorégraphe et artiste. Elle est étudiante-chercheuse de l’Unité de recherche Numérique «Tactic Lab» de l’ENSBA Lyon et doctorante en sciences et arts à l’École Polytechnique de Paris-Saclay. La standardisation du vivant dans le monde actuel est la principale problématique abordée dans son travail. aniararodado.com

Julia Whittaker est artiste. Elle est étudiante-chercheuse de l’Unité de recherche Numérique «Tactic Lab» de l’ENSBA Lyon. juleswhittaker.tumblr.com
Aniara Rodado et Julia Whittaker
Aniara Rodado et Julia Whittaker

  1. En tant que citoyens numériques, nous avons la sensation d’être de moins en moins naïfs face à la prétendue générosité d’un Google ou face aux dangers potentiels d’un confident comme Facebook. Nous pensons être au plus près de l’information via nos smartphones et des applications comme Twitter. Mais comprenons-nous vraiment ce qui se joue derrière tout cela ? Algorithmes et programmes régissent nos vies sous l’impulsion de services publics et de sociétés privées motivés par des intérêts connexes ou divergents. Conter, dire, performer, expliquer, narrer, énoncer ou simplement raconter le numérique pour sortir des clichés véhiculés par les médias et les grands acteurs du web est peut-être une solution pour embrasser une petite part de la complexité de notre monde numérisé.
    David-Olivier Lartigaud
  2. Le web : espace virtuel, décorporé, serait a priori l’espace idéal pour interagir socialement sans se soucier de discriminations liées au sexe et au genre. Évoluant comme une identité digitale, un avatar numérique, ne serait-il pas possible d’imaginer une socialisation moins teintée par les interactions genrées ? L’espace virtuel ne serait-il pas le lieu idéal pour explorer des utopies de socialisations échappant à une binarité sexuelle ? Le web permettrait de s’émanciper des inégalités genrées et pourrait donc apparaître comme un espace émancipatoire pour les femmes. Dans les faits, ce n’en est pourtant pas un : les exemples de discriminations et violences liées à un sexisme sur le web sont multiples. Malgré une parité d’utilisation atteinte (dans les pays occidentaux tout du moins), la proportion de hackers, contributeurs wikipédia, artistes web femmes, gamers, est tout à fait déséquilibrée. La logique du don et du partage sont intrinsèques à Internet, par son origine collaborative. Le Web n’existerait pas sans ces valeurs d’ouverture et hospitalité, coopération entre pairs et une diffusion libre des informations et compétences. Ces valeurs généralement entendues comme « féminines » : don, participation, partage, écoute, sont virtuellement inversées et devien- nent part d’un territoire masculin. Comment s’articule donc cette inégalité d’uti- lisation et de représentation sur Internet, tant par les accès IRL aux formations informa- tiques et réseau, que dans la sociabilité virtuelle ? Comment est représentée la femme et le genre à travers les réseaux ? Quels outils ont été mis en place pour contrer cette dichotomie, online et offline ?
    Julia Whittaker

Du 4 au 6 avril 2016

ESAD Saint-Etienne (pôle numérique)

Workshop

10h - 17h
Avec Ludi Loiseau et Stéphanie Vilayphiou (membres du collectif Open Source Publishing)
Ludi Loiseau vient d’une formation typographique à caractère traditionnelle (Estienne), où la calligraphie, le plomb et la sémiologie des écritures lui ont permis de forger une connaissance théorique et un savoir faire physique du dessin de lettre et de la composition. Graphiste et typographe, Ludi poursuit son travail comme membre active de l’association OSP. lludi.tumblr.com

Stéphanie Vilayphiou est designer graphique à Bruxelles, membre du collectif Open Source Publishing. Elle s’intéresse notamment aux questions relatives au partage des savoirs, parmi lesquelles son accessibilité sociale et les alternatives au copyright. stdin.fr

OSP écrit et dessine en utilisant uniquement des logiciels libres et open source. C'est une caravane de praticiens provenant de divers domaines. Ils conçoivent, programment, recherchent et enseignent. Travaillant pour le print, le web et ses croisements, OSP crée des identités visuelles et des services digitaux, creusant toujours vers une relation plus intime avec l'outil. Fondé en 2006 à Bruxelles dans le cadre de l'association Constant, Open Source Publishing rassemble 8 membres actifs. Venus de Belgique, de France et des Pays-Bas, ils sont installés depuis peu au 25e étage du World Trade Center de Bruxelles et publient l'ensemble de leurs fichiers à l'adresse suivante : osp.kitchen